BULLETIN A.P.P.A. N° 39 (Juin 2010)

   
 
   

Association Philatélique du Pays d’Aix


BP 266 13608 AIX EN PROVENCE Cedex 1
e-mail : appa.aix@free.fr
Site internet : http://appa.aix.free.fr

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Sommaire

Editorial
Service des nouveautés
Nouvelles de l'A.P.P.A.
Le Camp des Milles
Notre Région de Fontaine en Fontaine
Assemblée Générale du 14 mars 2010
André Campra
L'Hommage aux Femmes
Les "Marianne"
NPAI - PND
Concours 2010 - A.P.P.A.
Albert Schweitzer
Germain Nouveau
Le Yin et le Yang
Elisée Reclus
Bibliothèque Méjanes
Petites annonces de l'A.P.P.A.

 

 

Editorial

par Yvon Romero

Rapide Bilan des activités de l’APPA
Nous voici dans la décennie 2010. La pression est tombée. Le pouls philatélique reprend son rythme normal avec 3 à 5 pulsations par an. Pour vous donner une idée précise des activités de l’APPA depuis sa création en 1943 je vous propose un petit tableau récapitulatif des manifestations qui ont été organisées par décennie.

P.J. = Premier Jour, B.T. = Bureau Temporaire, A.C. = Bureau Temporaire d’Accompagnement c'est-à-dire un cachet identique au cachet Premier Jour mais sans la mention.

Il est très significatif. Une dizaine de Bureaux Temporaires dans les années 1950, 1960, 1970 et 1980 pour doubler dans la décennie 1990 et arriver à 57 pour les années 2000. vous pouvez obtenir le détail sur notre site http://appa.aix.free.fr.
Sollicités de toutes parts nous avons participé à toutes les commémorations, centenaires et bicentenaires. Il faut dire que la Ville d’Aix possède un passé riche en célébrités et évènements culturels.
Les réussites en termes de fréquentation et sur le plan financier ont été variables mais globalement nous avons eu des retombées positives.
Je reconnais que nous avons un peu forcé la dose ! Il faut souffler et La Poste nous en donne l’occasion par ses mutations et transformations. Nous serons donc désormais raisonnables par la force des choses !

Les émissions pléthoriques de La Poste
Quand à La Poste, elle n’est pas raisonnable ! Rien que pour le mois de juin c’est plus de 300 timbres qui seront émis. Les 24 régions avec « la France que j’aime » appelés « collectors » pour les différencier des « beaux timbres » (un carnet de dix timbres pour chacune d’elle). Les philatélistes ont donné l’appellation « les timbres comme on n’aime pas ».
Le principe étant qu’il faut vendre le plus possible et surtout éviter la vente de timbre à l’unité. C’est la raison pour laquelle vous trouvez sur le marché des carnets, blocs et feuilles entières.
Le 40ème anniversaire du déplacement de l’Imprimerie des Timbres-poste de Paris à Périgueux-Boulazac est le summum de l’arnaque. La trouvaille c’est la création de 4 Mariannes vrai-faux tête-bêche dans la feuille de 40 timbres chacun à 1 euro pièce. Une feuille ne suffisant pas vous devrez acquérir 4 feuilles chacune différente soit 160 € et enfin, pour créer le timbre rare et cher, les feuilles restantes à la fin du Salon du Timbre seront détruites devant huissier. Seulement voilà, en dernière minute nous apprenons que le stock prévu a été vendu dès le 2ème jour du Salon. Il n’y aura rien à détruire. Les philatélistes seront une fois de plus mécontents et les négociants se frottent les mains car ces planches se négocient déjà 5 fois leur prix !!!
Ne pensez-vous pas qu’un timbre sur Peiresc, Vauvenargues, Germain Nouveau, Jules Isaac, ou le bicentenaire de la création de la Bibliothèque Méjanes une des plus importantes en France serait plus justifié que les 40 ans de l’Imprimerie Nationale ?
Il y aura fatalement un retour de balancier. L’histoire l’a toujours démontré. Les excès ne peuvent se maintenir indéfiniment.
Ne soyez pas découragés, nous avons la capacité de nous relever de tout, l’Homme est ainsi fait. Passez de bonnes vacances.

Dernier dimanche de permanence le 4 juillet et rentrée le 5 septembre.

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Service des Nouveautés

par Michel Monicard

La presse non-spécialisée, la radio et la télévision ont annoncé dès le milieu du mois de mai l'augmentation des tarifs postaux pour le 1er juillet prochain. L'affranchissement de la lettre va donc passer de 0,56 € à 0,58 € pour les particuliers. Une grande innovation semble aussi figurer dans la nouvelle tarification: les entreprises bénéficieraient d'un tarif préférentiel à 0,57 €.
Si les timbres rouge et vert à valeur permanente (TVP) vont par définition poursuivre leur carrière, une série de Marianne correspondant aux nouveaux tarifs devrait être émise en hors-programme et devrait annuler la période généralement calme des émissions qu'est l'été. De toute façon, elle paraîtra relativement calme à la suite des émissions du mois de juin associées au salon philatélique parisien intitulé « Planète Timbres ».
Jugez-en vous-même; entre le 12 et le 20 juin ont été mis en vente les produits suivants: 7 timbres, 3 carnets, 4 blocsSi on additionne les timbres inclus dans les blocs et les carnets, on obtient le total de 56 timbres émis en seulement 9 jours. Je préfère ne pas évoquer les produits spécifiques uniquement disponibles au salon, que le Service des Nouveautés de notre association se permettra d'ignorer pour ne pas encore alourdir le montant des abonnements...
Que La Poste profite de cet événement philatélique pour mettre en avant quelques unes de ses productions ne choquerait personne. Dans ce cadre promotionnel, il ne paraît nullement incongru de coller à l'actualité et d'émettre un timbre pour la Coupe du Monde de Football en Afrique du Sud. Mais comment justifier un bloc de 4 timbres à 0,85 € ? Cette valeur faciale permet d'affranchir le courrier à destination du monde entier sauf l'Union Européenne qui a un tarif préférentiel de 0,70 €. Si l'on veut promouvoir le timbre, il doit être au tarif habituel de 0,56 €. Si vraiment La Poste tient à émettre ce bloc, elle doit le proposer avec, disons, deux timbres à 0,56€, un à 0,70 € et un à 0,85 €.
Un deuxième exemple qui peut difficilement connaître l'adhésion totale: un carnet avec un beau sujet (l'art roman) est sorti; il contient 12 timbres différents à 0,56€ comme tous les carnets actuels. L'amateur d'architecture aimerait tellement mieux deux timbres au format « Tableaux », dont le thème pourrait être repris dans les années à venir.
Le plus remarquable reste ceci: les 56 timbres émis ne correspondront plus aux tarifs en vigueur 10 jours après la fin du salon!! Combien de timbres à 0,01 € seront effectivement achetés pour assurer le complément d'affranchissement?

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Nouvelles de l'A.P.P.A.

Depuis notre dernier bulletin, nous avons eu le plaisir d’accueillir de nouveaux membres :
N° 1265 M. DELASPRE Jean-Marc Aix en Provence
N° 1266 M. FABRE Patrick Rognes
N° 1267 M. BLONDEL Daniel Aix en Provence
N° 1268 M. LE GUELLEC Robert Aix en Provence
Démission    
  Mme HEBERT Evelyne Aix en Provence
Décès    
  M. ZAMIT Henri Aix en Provence

 

 

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Le Camp des Milles

Acquisitions de l'A.P.P.A.

 
Courrier expédié du camp d’internement de GURS (Pyrénées Atlantiques) en février 1942 vers Les Milles.
Construit en un mois et demi sur un terrain de près de 80 hectares et placé sous la direction du Commandant DAVERGNE, ce vaste camp sera opérationnel dès avril 1939 avec l'arrivée de 980 internés espagnols.
Le 16 avril, GURS regroupe déjà 4 659 réfugiés et ils sont plus de 15 000 le 25 avril. L'effectif prévu de 18 000 personnes sera vite dépassé pour atteindre 18 985 hommes le 10 mai 1939.
  
Courrier expédié du camp d’internement de RIVESALTES (Pyrénées Orientales) en octobre 1941 vers Les Milles.
Ce camp d’internement appelé « Camp Joffre », créé en 1938 pour accueillir « les étrangers indésirables » se compose de 16 îlots désignés par une lettre de l'alphabet. Suite à la défaite de l'armée française, il passe sous la direction du gouvernement de Vichy. Le 14 janvier 1941 il est officiellement inauguré sous l'appellation de « Centre d'hébergement de Rivesaltes ». Peu à peu le lieu devient un centre de regroupement familial : Tziganes, espagnols fuyant Franco et juifs sont internés dans les baraquements. La capacité du camp est de 18000 personnes.
En août 1942, devant l'insistance des allemands, les îlots K et F sont transformés en centre de triage et de transit des juifs. Cette partie du camp devient officiellement le « Centre National de Rassemblement des Israélites ». Certains juifs auront pour destination Drancy, les autres eurent plus de chance. Au total près de 20000 personnes passèrent par ces deux îlots.

 

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Notre Région de Fontaine en Fontaine

Collection Hervé Rolland

Autrefois, avant que l’eau n’arrive au robinet de chaque foyer, les fontaines publiques étaient avec les puits et les cours d’eau, les lieux d’alimentation en eau potable.
Situées généralement au centre d’une place, elles constituaient un endroit majeur de rencontres, un lieu d’échanges, de discussions parfois de conflits, vers lequel convergeaient le plus souvent femmes et enfants, matin et soir.
Toutes les couches sociales se retrouvaient à la fontaine pour chercher l’eau, laver le linge ou la vaisselle.
La fontaine publique, autrefois symbole d’urbanisme et de civilisation, parfois de grandeur de la cité, voire d’hygiène, exigeait un investissement, en travail, en argent, payé par tous pour en assurer la pérennité.
Il faudra attendre l’arrivée de l’eau courante dans les maisons et les étables pour voir la fin de la corvée d’eau journalière et l’allégement d’un fardeau multiséculaire.
Aujourd’hui, si les fontaines ont perdu leur usage domestique, elles n’en restent pas moins des éléments appréciés du patrimoine communal. Elles sont parfois de véritables chefs-d’œuvre. Découvrons quelques unes de ces merveilles régionales.

Aix-en-Provence (BdR)
Située au cœur du quartier Mazarin, la fontaine date de 1667. Sculptée par Jean-Claude Rambot, elle coule dans une vasque circulaire en pierre de la Sainte-Baume. Avec ses quatre dauphins et leurs nageoires dressées sur un lit de vagues qui soutiennent l'obélisque, elle offre un témoignage de l'art baroque qu'affectionnait la noblesse aixoise.


Barjols (Var)


Draguignan (Var)


Nans-les-Pins (Var)


Pélissanne (BdR)

Construite en 1771 par l'architecte Torcat elle est ornée de quatre dauphins du sculpteur Joseph Chieusse et de plaques en marbre gravées en latin qui commémorent certains évènements de l'histoire lorguaise, ainsi que du blason de la ville avec sa devise" force et fidélité", vertus symbolisées par un lion et un chien. La colonne, en marbre de carrare, est surmontée d’une boule appelée « la noix ».


Lorgues (Var)



Pernes le Fontaines (Vaucluse)


Saint-Victoret (BdR)

 

 

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Assemblée Générale du 14 mars 2010

par Michel Monicard

Le Président Yvon Roméro a d'abord souhaité la bienvenue aux nombreux présents assis dans la salle de l'ex-Western-Club qui se nomme désormais « Salle des Floralies »; elle a été totalement vidée puis rénovée.

Puis, Yvon Roméro a passé la parole au secrétaire pour le rapport moral. Avant de le présenter, Michel Monicard a demandé, comme chaque année, une minute de silence par respect pour les membres de l'association décédés dans l'année. Il faut aussi, cette fois, citer la disparition du Président de la Fédération Française des Associations Philatéliques, Yves Tardy, survenue quelques jours avant notre Assemblée Générale.

Depuis la dernière Assemblée Générale, l'animation philatélique dans le Pays d'Aix a connu beaucoup d'activité, à commencer par le Salon « Toutes Collections » du 29/03/09 qui a connu une bonne fréquentation dans l'ensemble et qui a ensuite débouché sur une adhésion.
Deux mois plus tard, l'APPA apportait sa contribution à l'année Picasso par l'ouverture d'un Bureau Temporaire les 25 et 26 mai à l'Office du Tourisme, jour de l'ouverture de l'exposition. Un TimbreaMoi et les souvenirs confectionnés ont reçu un très bon accueil et ont été rapidement épuisés auprès d'un public à la recherche d'un souvenir artistique plus que philatélique.

Un succès identique et même plus grand a été vu lors du Bureau Temporaire ouvert à l'Hôtel Maynier d'Oppède, en face de la cathédrale Saint-Sauveur à l'occasion des Journées du Patrimoine les 19 et 20 septembre.

Le 600ème anniversaire du Roy René a aussi été célébré en partenariat avec La Poste qui avait accepté de retarder le retrait du timbre « Roy René » émis en Premier Jour à Aix en janvier 2009 et de mettre en vente une vignette LISA qui a généré une file d'attente devant la machine distributrice à certaines heures.

Le flot régulier de visiteurs s'est tout autant intéressé aux souvenirs de notre association puisque la carte postale reproduisant le portrait du Roy René était épuisée le 2ème jour à 11h.
Le rythme mensuel s'est maintenu avec le 20ème anniversaire du Planétarium d'Aix associé à l'Année Mondiale de l'Astronomie les 17 et 18 octobre et l'habituel Noël en Provence en haut du Cours Mirabeau les lundi 30 novembre, mardi 1er et mercredi 2 décembre. La première de ces deux manifestations a amené la création de 4 cartes postales et d'un TimbreaMoi; l'installation du stand au bout du parc St Mitre, là où se trouve le planétarium, ne pouvait générer qu'une faible fréquentation mais une adhésion en a découlé.

Le deuxième Bureau Temporaire a aussi connu très peu de passage si bien que peu de cartes postales des santons de Daniel Mayans ont été vendues.

Il est très probable qu'il n'y aura plus de Noël en Provence car il n'y a plus de santonniers aixois à honorer et les associations, y compris l'APPA, qui ont accès au chalet prêté par la municipalité n'ont pu obtenir que ce dernier ne bouge du haut du Cours Mirabeau pour être installé à mi-hauteur, là où circule la majorité du public.

Un événement exceptionnel s'est intercalé entre les deux Bureaux Temporaires décrits ci-dessus. La réunion du dimanche 22 novembre s'est transformée en une conférence de Guy Desrosiers, rédacteur en chef de la revue Philatélie Québec, qui a exposé à la quarantaine de philatélistes présents le contenu de sa collection sur un timbre canadien « Les Tuniques Rouges ». Un apéritif très chaleureux a terminé cette matinée appréciée de tous, y compris du conférencier qui ne s'attendait pas à une telle assistance.

L'année 2009 s'est terminée pour l'APPA par la mise en vente d'un TimbreaMoi et d'une carte postale fêtant le 600ème anniversaire de l'université de Droit le 9 décembre dans le hall de l'université Paul Cézanne (3 av. R. Schumann); une nouvelle fois peu de monde est venu car le stand était uniquement accessible au personnel et aux étudiants.

C'était Claude Léonard, Président des Pâtissiers des Bouches du Rhône, qui avait préconisé auprès du Consul de Sao Tomé y Principe, gros producteur de cacao, une participation de l'A.P.P.A. au 1er Salon du Chocolat du 12 au 14 février 2010 dans le hall 1 du Parc Chanot. Le stand, petit en lui-même, a été partagé entre La Poste et notre association qui avait obtenu le maintien, jusqu'à la fin février 2010, de la vente du bloc « Chocolat » émis en mai 2009. Pierre-André Cousin, le dessinateur de ce bloc, a aimablement accepté de concevoir le dessin de la carte postale et du cachet. La carte, qui allait porter un timbre du bloc, a été réalisée en deux versions, une ordinaire et une très innovante: une fève de cacao était incrustée dans l'épaisseur de la carte.

Deux semaines avant l'Assemblée Générale s'est déroulée, comme chaque année, la Fête du Timbre; fixée donc aux 27 et 28 février elle entrait dans le thème retenu pour 4 ans par la fédération, à savoir l'environnement. En 2010, l’eau était le sujet des timbres et du bloc.

Le timbre gravé a repris « la Marianne et l'Europe » avec une illustration supplémentaire évoquant les mouvements de la mer; y ont été ajoutés, un carnet de douze timbres autocollants à 6,72 € et un bloc à 2 €

La Fête du Timbre 2010 a connu une animation supplémentaire en raison de la présence d'une délégation de Grenade qui a pu signer la charte du jumelage et d'une de Pérouse qui a célébré le 10ème anniversaire de son jumelage avec l'APPA. Une carte souvenir a été émise pour chacun de ces jumelages.

Le thème choisi a permis à la carte locale de concorder par une illustration du Pont des Trois Sautets enjambant l'Arc.On peut évoquer le 50ème anniversaire du classement de la Route Cézanne, l'inauguration de la médiathèque « Nelson Mandela » à Gardanne, le 20ème anniversaire du Salon des Ecrivains à Fuveau et le Congrès Régional à Sisteron où la section « Jeunes » de l'APPA a connu un beau succès.
En effet, Béatrice Thomas y a obtenu une médaille de Grand Argent pour sa collection sur « les Rapaces ».

Le caractère presque surchargé de cette année 2009 ne connaîtra pas de répétition en 2010 car il faut prévoir un désengagement quasi-systématique de La Poste, qui va se matérialiser par une disparition presque générale des Bureaux Temporaires. Les projets que l'APPA avait déjà conçus sont annulés à l'exception d'une seule exposition à la Cité du Livre, le 16 novembre; elle fêtera le 200ème anniversaire de la bibliothèque Méjanes.
Une autre mauvaise nouvelle, que beaucoup de philatélistes connaissent déjà, c'est la fermeture définitive au début janvier 2010, du Point – Philatélie d'Aix La Rotonde. Des protestations et des démarches auprès du Directeur d'Etablissement (on ne dit plus « Receveur »!), puis auprès du Directeur des Ventes du Groupement Territorial La Poste Aix – Sainte Victoire n'ont rien changé. La Poste a énoncé le principe suivant: tout membre du personnel à n'importe quel guichet ouvert est apte à assurer la vente des timbres et des produits philatéliques. Tout membre de l'APPA a pu vérifier aisément la pertinence de cette décision!
Ce rapport moral a été adopté à l'unanimité des personnes présentes et représentées, tout comme le rapport financier et l'intervention du Commissaire au Compte, Viviane Fiandino.

Après un rapide compte-rendu de chaque service, l'assemblée participe au renouvellement d'un tiers du Conseil d'Administration; sont ainsi réélus pour 3 ans les administrateurs suivants:

Catherine Rolly, Yvon Roméro, Jean Ohlicher, Richard Salomon.

Puis l'AG se termine par des mots de remerciements à trois des membres de notre association:

La toute dernière partie de la réunion a été légèrement modifiée pour laisser intervenir le représentant de la Mairie, Eric Chevalier.

Celui-ci a tenu à saluer le dynamisme de l'APPA et à remercier notre association pour la mise en valeur de la ville avec la philatélie comme support.

Une fois que Jean Thomas a eu distribué les 2 lots aux 2 meilleurs scores du questionnaire et qu'un troisième petit cadeau a été attribué par tirage au sort, l'assemblée a pu se lever et se retrouver autour d'un apéritif bien venu.

 

 

                              

 

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André Campra

par Richard Salomon

La rue Campra se situe derrière la Place de l’Archevêché, tout près de la Cathédrale Saint-Sauveur. Nous sommes à deux pas de la rue du Puits Neuf où André Campra naquit le 3 décembre 1660. Son père Jean-François était Piémontais, chirurgien et violoniste. Sa mère, Louise Fabry, aixoise était issue de la bourgeoisie méridionale. Son frère, Joseph, naquit deux ans plus tard.
La carrière d’André Campra commence à l’ombre de la Cathédrale. Bien vite, il est remarqué et fait partie de la maîtrise en revêtant l’habit rouge d’enfant de chœur : il a 14 ans. Il poursuit sa formation musicale, dans sa ville natale, sous la direction de Guillaume Poitevin, compositeur provençal, maître incontesté du lieu pendant 40 ans. A 18 ans, il troque l’habit rouge contre l’habit noir. Il aime déjà toutes les musiques, celle de l’église qui est sa profession et celle de l’Opéra qu’il écoute en cachette au risque d’être congédié. En 1680, il n’a encore produit une seule œuvre. Pourtant, à 21 ans, il est maître de chapelle à Saint-Trophime d’Arles puis à Saint-Étienne de Toulouse où il reste 10 ans. Et c’est la consécration ! Il devient maître de chapelle à Notre-Dame de Paris et, en marge de ses fonctions officielles, Maître de musique du Duc d’Orléans.
Le virus de la musique de Théâtre qui le faisait déjà commettre, à Aix, des écarts de conduite, le tient fermement. Bien plus, il crée un genre nouveau destiné à un riche avenir : l’Opéra-ballet ! Son œuvre immense est caractérisée par sa diversité et par l’union des goûts français et italien qui s’exprime aussi bien dans son œuvre religieuse que profane.

En 1715, à la mort de Louis XIV, il entre à l’Académie Royale de musique et à la Chapelle Royale de Versailles. Cette même année on joue, à l’Opéra, une œuvre d’un certain Joseph Campra, son frère, violoncelliste de l’Orchestre. L’auteur est bien sûr André, qui ne peut, à cause de sa charge à Notre-Dame, signer une œuvre aussi profane. Ce fut un succès ! Quelques années se passent, il revient à la musique religieuse. Il meurt à Versailles à 84 ans (29 juin 1744), un peu oublié. Il lègue sa modeste fortune à ses domestiques.

Chronologiquement, les œuvres de Campra se situent entre les œuvres de Lully et celles de Rameau, assurant la continuité de l’Opéra français entre deux grandes époques.
Certaines de ses œuvres se sont maintenues pendant près d’un siècle.De son œuvre religieuse, citons le premier livre de Motets (1695) à une, deux et trois voix et plusieurs messes avec continuo (une seule est en plain-chant musical), notamment la messe Ad majorem Dei gloriam (1699).
Depuis plusieurs années, l’ensemble des fêtes d’Orphée a repris quelques unes de ses œuvres. Sur une dizaine de musiciens provençaux de l’époque baroque, l’histoire en a retenu deux : Gilles et surtout Campra.
Le Festival d’Aix-en-Provence ne l’a pas oublié puisqu’il a donné, en 1975, « Le Carnaval de Venise » et, en 1986, « Tancrède ».

Note (www.festival-aix.com)
Afin d’affirmer son ancrage régional, le Festival d’Aix a créé , en 2007, le club «CAMPRA»
Ce club réunit les entreprises de Provence désireuses de soutenir le Festival et de prendre part au rayonnement culturel de leur région. Véritable plateforme d’échanges et d’expériences, le Club Campra se réunit tout au long de l’année.

 

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"L'Hommage aux Femmes"

Un effort philatélique de courte durée

par Michèle Botton

Rappelons que depuis l’émission du premier timbre-poste français en 1849, jusqu’à aujourd'hui (mars 2010), les Postes françaises ont émis près de trois mille timbres consacrés à des personnages historiques. Parmi eux, seulement soixante-treize (à peine plus de 2%) ont été dédiés à des figures féminines historiques et à leurs œuvres. Cette rareté n’est pas évidente ; elle est en fait masquée sur les timbres, comme sur d’autres supports iconographiques - peinture, cinéma ou magazines -, par une pléthore de représentations féminines symbolisant autre chose qu’elles-mêmes (la République, la Liberté…) ou consacrant le talent des hommes.

Sous le premier septennat de François Mitterrand, qui avait nommé pour la première fois une ministre chargée des Droits de la femme en la personne d’Yvette Roudy, les Postes consentent en 1983 à l’émission d’un timbre en « Hommage à la femme » : il honorera la résistante communiste déportée Danielle Casanova (1908-1943). L’année suivante, sous l’intitulé plus juste « Hommage aux femmes » (et non à « la femme »), c’est l’écrivaine féministe Flora Tristan (1803-1844) qui est honorée. L’hommage est renouvelé en 1985 avec un timbre dédié à la promotrice des écoles maternelles Pauline Kergomard (1868-1925), puis en 1986 par un timbre au nom de la militante anarchiste Louise Michel (1830-1905). Après elle, la Poste n’a plus jugé utile de rendre un nouvel « Hommage aux femmes » !

Pour plus de détail sur la collection « Grandes dames en petits formats. Les femmes et leurs œuvres sur les timbres-poste français » voir le site de l’AFMEG.

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"Les Mariannes"

par Vincent Chauvin

En septembre 1943, la Corse est le premier département libéré de l’occupation. Le service des postes à Alger qui fournit l’Algérie, la Tunisie, le Maroc et qui fournira la France un peu plus tard est à court de timbres !

C’est le Comité français de Libération Nationale à Alger qui deviendra, en mai 1944, le Gouvernement provisoire de la République qui a la tâche de remplacer les timbres à l’effigie du Maréchal Pétain. C’est au peintre Louis Fernez qui se voit confier la maquette de la première Marianne de France dite la Marianne d’Alger ! Le 1er jour officiel de vente est le 15 novembre 1944, la date de retrait sera le 12 mai 1945.

La Marianne de Dulac, émise le 16 septembre 1944, a été imprimée en taille douce. La série de 20 valeurs fut retirée le 16 août 1946, sauf le 50F violet (PAR AVION).

La Marianne de Gandon est un sujet inépuisable, elle est riche de 57 timbres. Elle a couvert, pendant 10 ans (1945/1954) des changements de prix dus à une inflation galopante. Le tarif de la lettre est passé de 1F50 à 15F ! C’est le Général de Gaulle qui a choisi cette Marianne, portrait de la femme de Gandon.

Conséquence de la stabilité des tarifs postaux, instituée en 1951, il n’y avait aucune raison d’en changer. Mais, les symboles portés par la Marianne de Gandon ne correspondent plus à la France des années 50.

Certains suggèrent de revenir à la Semeuse de Roty, d’autres au Coq, ou encore à une Marianne ressemblant à la première émission de France, une Cérès. Le Ministre Pierre Ferri préfère la Marianne de Louis Muller. C’est son successeur, André Bardon, qui en fait un timbre d’usage courant. Le 15F rouge sera mis en vente à partir du 22 février 1955 en feuille de 100, le 12F vert, tarif de la carte postale en régime intérieur, à partir du 7 juillet.

Pour son timbre d’usage courant, la Vème République veut marquer sa différence par rapport aux symboles jusque là utilisés. Bernard Cornut-Gentille est chargé de faire émettre rapidement, un timbre de transition qui va être le premier de cette nouvelle République mais aussi le dernier en ancien franc. C’est à André Regagnon, peintre spécialisé dans les paysages, sans expérience philatélique, à qui l’on confie le dessin !
Ce choix vient de très haut dit la « Rumeur », voire du Général de Gaulle en personne! La Marianne de la Nef est mise en circulation fin juillet 1959. On va lui reprocher d’être laide, mal imprimée et de représenter une République triste et attentiste !

Le 2 décembre 1959, se produit la rupture du barrage de Malpassé dans le Var. La Marianne de la Nef, dont il reste des stocks, sera le timbre avec surtaxe de 5F qui sera mis en vente le 11 décembre. Il rapportera 20 052 500 F aux sinistrés.

Le passage aux nouveaux francs amène une nouvelle série d’émissions avec les faciales modifiées. Pour la Marianne de la Nef, elle va avoir la lourde responsabilité d’affranchir la lettre simple sur le territoire. Les couleurs sont modifiées, le fond ligné est remplacé par un fond plein.

La Marianne de Decaris est une décision ministérielle de février 1960, prise par Michel Maurice Bokanowski, ministre des PTT. Albert Decaris, considéré comme un grand artiste, ayant à son actif la création de plus de 500 timbres entre 1935 et 1985. La production officielle du timbre en typographie sera lancée le 15 juin 1960.

Il existe de nombreuses variétés liées à des défauts d’impression.

Jean Cocteau, célébrité des années 60 est choisi par Michel Bokanowski pour dessiner une nouvelle Marianne destinée aux cartes postales.
La Marianne de Cocteau présente un visage beaucoup moins réaliste que les allégories connues de la République, une effigie très épurée sur fond de drapeau français. La réalisation technique, en taille-douce, est une nouveauté.

L’émission officielle est datée du 23 février 1961. Jusqu’en octobre 1966, elle est uniquement imprimée en feuille de 100.

Henri Lucien Cheffer grave ses premiers timbres en 1915 pour la Perse, la Belgique, le Luxembourg, le Danemark ou l’Espagne. C’est en 1926 que les postes françaises le sollicite à la suite d’un concours de maquettes. S’en suivront les émissions du Port de la Rochelle (Y&T 261), le Pont du Gard (Y&T 262), Aristide Briand (Y&T 291).
Après la seconde guerre mondiale, on lui préfère Pierre Gandon. En 1954, Cheffer propose une Marianne au profil gauche, le regard lointain et couronnée d’épis de blé.
Pour représenter un nouveau symbole exprimant l’âme de la France, la Marianne de Muller aura la préférence du Ministre des Postes, André Breton. En 1957, Cheffer décède. Dix ans plus tard, en 1966, le gouvernement souhaite un nouveau timbre d’usage courant. Le ministère ressort les différentes maquettes rejetées depuis la guerre. La Marianne de Cheffer est retenue.
Le 13 janvier 1969, voit l’introduction du courrier à 2 vitesses avec 2 tarifs pour la LSI : un en rouge pour les plis urgents, l’autre en vert pour les plis non urgents.

Pierre Béquet est un spécialiste reconnu de la taille-douce. Il a déjà réalisé un timbre pour les TAAF et un pour la France (Maison des jeunes et de la culture – Y&T 1448). Béquet, comme Gandon, s’inspire de sa femme pour donner un visage à Marianne.
Le 0,50F rouge de la Marianne de Béquet, destiné aux plis urgents, imprimé en taille-douce sera mis en vente le 4 février 1971.
Le PNU de moins de 20g utilisé est toujours le 0,30F de Cheffer vert.
Le 16 septembre 1974, changement de tarifs : la LSI passe à 0,80F et le PNU à 0,60F.
Le 2 août 1976, la LSI passera à 1F et le PNU à 0,80F.

 

Valery Giscard d’Estaing, Président depuis 1974, souhaite un nouveau visage pour le timbre d’usage courant. Plusieurs projets sont réalisés. En décembre 1976, Norbert Segard, secrétaire d’État aux PTT annonce que le choix du Président s’est arrêté sur une ancienne maquette de Gandon, La Sabine d’après le tableau de David : « Les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les Sabins ». La Sabine de Gandon verte à 0,80F pour les plis en service « éco » est émise le 17 décembre. Le rouge à 1F pour envois prioritaires est émis 2 jours plus tard. La mention FRANCE remplace RÉPUBLIQUE FRANCAISE conformément à la règle de l’Union Postale Universelle (UPU).

Le 10 mai 1981, François Mitterrand, élu Président de la République reprend l’appellation RÉPUBLIQUE FRANCAISE. Les nouveaux tarifs sont 1F60 et 1F40.
François Mitterrand veut un nouveau symbole fort pour le timbre d’usage courant. Il décide de remplacer la Sabine de Gandon par un timbre représentant un détail du tableau de Delacroix « La Liberté guidant le peuple ». La Sabine devient la Liberté de Gandon. Tous les timbres sont imprimés en Taille-douce.
Les tarifs restent à 1F60 et 1F40 jusqu’en juin 1982. Les tarifs changeront en 82, en juillet 84. En août 1985, 3 nouveaux timbres sont émis : Tarif éco à 1F80, mode à 3F20 et France prioritaire à 2F20.

Sélectionnée par le Président Mitterrand parmi 788 modèles, la Marianne de Briat dite du Bicentenaire, est présentée de face et en tricolore. Toutes les versions en service sont monochromes, donnant à Marianne, un air de femme battue.
Elle fut vivement critiquée ! 1993 voit l’apparition du 1er timbre poste d’usage courant sans valeur faciale, appelé TVP : Timbre à Validité Permanente. Il correspond à 2F50 lors de son émission.

Émise le 14 juillet 1997, la Marianne de Luquet symbolise « Liberté, Égalité, Fraternité » reproduite par une écriture d’écolier.
C’est un timbre, en taille-douce, dont le créateur est une femme. Cette Marianne, est coiffée d’un bonnet phrygien, des étoiles symbolisent l’Europe. Elle va assumer le passage du Franc à l’Euro.

A l’occasion du second mandat de Jacques Chirac, l’émission d’un nouveau timbre « Marianne » va faire l’objet d’un concours national. Sur les 50 000 créations reçues, seules 10 seront exposées. Jacques Chirac, comme le veut la tradition, fera le choix : ce sera la Marianne de Lamouche (Thierry Lamouche). La 1ère émission date du 10 janvier 2005.

Depuis 30 ans, Marianne change au gré des Présidents. Nicolas Sarkozy a fait coïncider la nouvelle Marianne avec le 1er jour de la Présidence Française de l’Europe.
Le lauréat du concours est Yves Beaujard. Cette Marianne de l’Europe se décline en 13 valeurs et 2 carnets, un rouge (France), un bleu (Europe). Les carnets illustrent les valeurs de l’Europe : Démocratie, Environnement, Paix !

 

 

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NPAI - PND

par François Martin

Le Philatéliste peut-être parfois taquin, c’est là son moindre défaut ! Imaginons une opération préméditée : l’envoi d’une série de courriers (vers les 50 états des USA), déposés à la poste centrale de Boston durant un séjour au « Nouveau Monde ». Un timbre français à côté d’un timbre américain (au tarif lettre local), avec l’adresse d’un destinataire fantaisiste et une adresse de retour en France !
Résultat : NPAI !
NPAI est l’acronyme pour « N’habite Pas à l’Adresse indiquée » qui signifie que le courrier postal n’a pu être distribué en raison d’une erreur portant sur l’adresse.
Les NPAI sont retournés à l’expéditeur par la poste.
Le terme de NPAI est remplacé progressivement depuis 2009 par le sigle PND.
PND : Pli Non Distribuable. Derrière ce sigle se cache un amalgame de différents types de courrier...
On appelle NPAI ou plutôt… PND :

Aux États-Unis, l’acronyme utilisé est RTS pour « Return to Sender » (Retour à l’envoyeur).

Dans le monde virtuel (La toile… le Web… Internet), l’équivalent des N.P.A.I. des e-mail ou courriels s’appellent des bounces (n’habite pas à l’adresse Internet indiquée).Traduction littérale de bounce : « rebond »
On distingue généralement les « hard bounces » qui sont des erreurs définitives (domaine ou adresse inexistant) et les « soft bounces » qui sont des erreurs de remises pouvant être temporaires (boîtes pleines, serveur indisponible).

 

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CONCOURS 2010 - A.P.P.A.

par Jean THOMAS




 

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Albert Schweitzer

Collection Daniel Blondel

A l’occasion d’un voyage au Gabon en 1993, je me suis arrêté à Lambaréné, dans la région du Haut-Ogoué, surtout connue pour son dispensaire créé par le célèbre Docteur Albert Schweitzer. C’est aujourd'hui un musée retraçant l'histoire du Docteur et de son action contre la lèpre. De nombreux témoignages de personnalités du XXe siècle y sont conservés (Albert Einstein, De Gaulle...), ainsi que les outils et autres mobiliers du Docteur. Le dispensaire est aujourd'hui bien plus étendu qu'à l'origine, mais conserve ses premiers bâtiments qui reconstituent le dispensaire du début du siècle.

Albert SCHWEITZER est né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg (Haut-Rhin), en Alsace alors annexée par l'Allemagne.
Il commence une carrière universitaire musicale et pastorale avant de terminer par un doctorat en philosophie puis en théologie. Poussé par ses convictions humanistes, il décide de devenir médecin.
Il est concerné par la misère africaine et décide de fonder l'hôpital de Lambaréné au Gabon. Son départ en 1913 lui permet de réaliser son rêve jusqu'à ce que la guerre éclate.

« Dès les premiers jours avant même que j’aie eu le temps de déballer les médicaments et les instruments, je fus entouré de malades. »

Comme citoyens allemands, les époux furent mis en résidence surveillée dès 1914 par l'armée française. Exténués par plus de quatre ans de travaux et par une sorte d'anémie tropicale, ils furent arrêtés en 1917, déportés et incarcérés comme prisonniers civils dans les Hautes-Pyrénées (Notre-Dame de Garaison) et par la suite à Saint-Rémy-de-Provence jusqu'en juillet 1918.

De retour en Alsace, Albert Schweitzer est peu après réintégré dans la nationalité française (que possédaient ses parents et ascendants avant 1871), tout comme sa femme (avant 1927 tout étrangère épouse d'un citoyen français obtenait automatiquement la nationalité de son mari).
Il repart à Lambaréné en 1924.

C'est à ce moment qu'il y construira un plus grand hôpital, pouvant se livrer enfin à la médecine humanitaire qui lui tient tant à cœur. C'est en se produisant lors de concerts au piano qu'il réunit des fonds pour subvenir aux besoins de son hôpital.
« Seul celui qui sait s’imprégner de la sensibilité de Bach, vivre et penser avec lui, et qui, avec lui, devient simple et humble, est capable de l’interpréter correctement ».

Il fera 14 séjours à Lambaréné, y décédant le 4 septembre 1965.

Albert Schweitzer avec des enfants Gabonais :
« Je suis convaincu que notre effort de vie entière doit viser à conserver à nos pensées et à nos sentiments leur fraîcheur juvénile. Instinctivement, j’ai toujours veillé à ne pas devenir ce que l’on appelle un homme mûr ».

Albert Schweitzer avec des nouveaux-nés :
« Je suis vie qui veut vivre au milieu de vie qui veut vivre ».

Albert Schweitzer, ami des animaux :
« L’Homme n’est moral que lorsque la vie en soi, celle de la plante et de l’animal aussi bien que celles des humains, lui est sacrée, et qu’il s’efforce d’aider dans la mesure du possible toute vie se trouvant en détresse… Nous osons affronter la vérité et reconnaître qu’avec le progrès de la science et de la puissance, la civilisation véritable n’est pas devenue plus aisée à atteindre, mais au contraire plus difficile. »

Albert Schweitzer écrivain :
« La pensée vraiment profonde est humble… c’est seulement quand elle est devenue vraiment humble qu’elle peut poser ses pieds sur le chemin de la connaissance.»

NDLR : Albert Schweitzer a écrit de nombreux ouvrages sur de multiples sujets : Musique, Philosophie, Religion, Médecine et bien d’autres.
Nous vous recommandons la lecture du livre « A l’orée de la forêt vierge » qui concerne son premier séjour à Lambaréné, la période 1913 à 1917. Il est question de la façon dont ce médecin traitait la pathologie tropicale avant l’avènement des moyens modernes mais aussi du fonctionnement d’une mission d’éducation : l’école, la religion, l’hygiène, le travail, … La pièce de théâtre « Il est minuit Docteur Schweitzer » de Gilbert Cesbron, adaptée au cinéma en 1952 par André Haguet avec Pierre Fresnay, Jean Debucourt, Jeanne Moreau, Raymond Rouleau, André Valmy ..., sera plus aisée à aborder.

Albert Schweitzer, Prix Nobel de la Paix en 1952 :
« Il n’y a qu’un miracle qui peut sauver l’humanité de la catastrophe définitive, c’est qu’elle réveille l’esprit de paix. Qu’il nous soit donné de voir couronnés de succès nos efforts pour éviter une prochaine guerre totale et, durant le répit ainsi accordé, de laisser se développer puissamment l’esprit de paix ».

« Je crois ne pas me tromper en supposant que ce sont des idées que j'ai énoncées qui ont attiré sur moi l'attention de ceux qui avaient à décerner le prix. De l'avoir reçu est un encouragement pour moi, de continuer à les énoncer. Il est en même temps une aide précieuse pour moi pour la construction du village devant loger convenablement les 250 lépreux soignés à mon hôpital. Il me permet l'achat de grandes quantités de cément, de bois scié, et de tôle ondulée dont j'ai besoin pour mener à bonne fin cette entreprise.»

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Germain Nouveau

par Pierre et Dominique Mazel

Un grand poète peu connu, peu lu et depuis peu, étudié. Un grand poète aixois dont la vie est liée aux plus grands poètes du Parnasse et à tous ceux que la vie a conduits au bord des routes, dans une recherche spirituelle et des rencontres.

1) Une enfance difficile (1851-1872)Germain Marie Bernard Nouveau naît le 31 juillet 1851 de l’union de 2 familles respectées à Pourrières : Félicien Nouveau descendant d’une famille d’agriculteurs et marchands de bois, assez aisée, récemment installée au village, épouse en 1850 Marie Augustine Silvy, née dans une famille de propriétaires plus stable, mais elle a une santé fragile.

Ces deux- là font un mariage d’amour qui prend assez rapidement un tour dramatique : Félicien a de l’ambition et ne se satisfait pas de sa situation de « fils de » qui plus est vivant à Pourrières ; les habitants du village s’en souviendront … quand Germain viendra s’installer au pays. Marié, le jeune couple s’installe à Aix puis tente sa chance à Paris (création d’une usine de nougat) mais c’est un échec. Le retour à Aix précède de peu le décès d’Augustine.

Germain va passer des années difficiles : orphelin de mère à 8 ans (son père va épouser en 1862 en secondes noces une camarade de jeux de son enfance et de 7 ans son aînée …) orphelin de père à 13 ans (Félicien contracte par imprudence la variole et en meurt) : la mort l’atteint souvent (1857 une sœur, 1863 son frère, 1864 son père et une autre sœur). Sa belle-mère chassée par la famille disparait (et nous ne savons ensuite absolument plus rien de la vie de cette personne).

Germain n’a comme seul repère de sa proche famille que sa sœur cadette Laurence. Encore jeunes, à charge matérielle et morale des grands-parents qu’ils aimaient et qui les aimaient.
Leur destin sera plutôt classique et ne doit pas trop coûter aux familles : ce sera donc la religion (Laurence est placée chez des tantes religieuses et Germain au petit séminaire).
Si les vacances réunissent toute la famille à Pourrières, l’intérêt porté aux enfants ressemble trop souvent à un calcul de rentabilité.

Touché par une crise mystique Germain semble s’orienter vers la prêtrise mais il fait ses humanités au Collège Bourbon (actuel collège Mignet), s’y distingue en littérature et philosophie et obtient son titre de bachelier.

Il a rempli son contrat (rentabiliser les dépenses de sa famille) et veut travailler pour ne plus être à charge : maître d’études au Lycée de Marseille il gagne sa vie et découvre, dans des cafés, les discussions sur les arts et la littérature. C’est une révélation, une nouvelle vie : il lui faut donc rompre avec son passé pour trouver, ailleurs, un sens à sa vie et renaître.

Des traits de caractère de Germain Nouveau sont nés dans cette période : le regret répété de l’absence de caresses, de tendresse de la part de sa mère (« qui compte ses baisers ») et une très profonde affection pour sa sœur à laquelle il dédia plusieurs de ses poèmes ; mais aussi une mise à distance des malheurs qui ont jalonné son enfance et lui-même.

Ton clair regard, celui de tous que je préfère
Comme un peu sur un fils s’arrête sur le frère
C’est presque un goût exquis des mystères des cieux
C’est ma mère qui me regarde avec tes yeux
La Maison

2) A la rencontre des artistes (1872–1877)
A Paris, grâce au maigre pécule de l’héritage de ses parents, il s’installe et cultive ses talents de dessinateur et de poète après sa rencontre avec Richepin qui l’encourage. Il mène une vie de bohême et fréquente les cercles du Parnasse, se lie avec le groupe des Vivants et rencontre le succès grâce, entre autres, au soutien d’un pays, Jean Aicard. Début mars 1873 c'est un homme vif, gai, méridional qui rencontre Rimbaud : tous deux se lient aussitôt d'amitié ; ils sympathisent, échangent des projets et sans hésiter Nouveau l’accompagne à Londres. La vie commune n’y fût pas facile : il faut bien vivre et travailler (Nouveau a-t-il été son secrétaire ?)

Mais Germain fatigué par cette vie rentre à Paris en juin : les deux amis ne se reverront plus. Ses poèmes sont publiés (Revue du Monde nouveau de Charles Cros) et lus par Mallarmé qu’il rencontre. Il reçoit, par Verlaine, des poèmes de Rimbaud à faire imprimer : enfin une vie professionnelle ? Londres, Gand, Bruges, Anvers voient passer Nouveau, puis Verlaine et Nouveau liés par une solide amitié. Mais à bout de ressources Germain rentre à Pourrières où il passe l’été avant de repartir pour Paris muni de la seconde tranche de son héritage, puis de revenir pour le mariage de sa sœur (avec un notaire), de rester dans le midi jusqu’au printemps suivant, avant de repartir (« avec quelques idées bien arrêtées et manières de voir la vie, de la sentir et de la peindre ; plus rien de macabre, de bizarre, d'étrange [...] mais le pur, le simple, le choisi ; aller toujours vers la plus grande lumière, qui est le soleil ») voir Richepin à Guernesey et Verlaine à Arras : beaucoup de voyages, de travail, de rencontres !

3) Une tentative de carrière (1878–1890)
Il a un emploi fixe à la division de la comptabilité au ministère de l'Instruction publique, collabore au Figaro, au Gaulois, mais le voyage lui manque, il demande donc un congé puis démissionne fin 1883. En 1884 il part pour Beyrouth, où il travaille quelques mois avant de rentrer par les Lieux saints et Alexandrie, d'où il rapportera les Sonnets du Liban, puis il retrouve le midi. De retour à Paris, il s'éprend d'une jeune femme, Valentine Renault, qui lui inspirera des poèmes d'une violente sensualité, les Valentines.
Une copie de David exécutée par Germain est agréée par le musée de Versailles ce qui lui permet de prétendre (en 1886) à un emploi de professeur de dessin. Il obtient un poste à Bourgoin, Remiremont, puis il enseigne au lycée Janson-de-Sailly jusqu’au printemps 1890 où une crise nerveuse le terrasse, due sans doute autant à l'abus d'alcool qu'à son exaltation religieuse.

4) A la rencontre du monde (1890-1920)
Il sera interné quelques mois à Bicêtre. Dès lors, il se désolidarisera de toute vie sociale ; clochard à Paris, Bruxelles, Londres, il part en 1892 en pèlerinage à Rome ; vagabond en Italie d’où il est expulsé, on perd sa trace avant de le retrouver à Marseille puis à Alger d’où il envoie à Aden une lettre à Rimbaud – celui-ci est mort depuis deux ans – faisant part de son désir : « ouvrir une modeste boutique de peintre-décorateur ». Sa lettre est signée : « Ton vieux copain d'antan bien cordial. » Elle sera appelée « la lettre fantôme ». A la mort de Verlaine (janvier 1896) Léonce de Larmandie pense que Nouveau est digne de recevoir la couronne de Prince des Poètes mais celui-ci ne pense qu’à obtenir un nouveau poste (ce sera Falaise où il ne reste qu’une semaine avant de revenir dans le midi).

Dès lors il ne mènera plus qu’une existence vagabonde entrecoupée de pélerinages en Espagne (Saint-Jacques-de-Compostelle), en Italie (Rome, Naples) de plus en plus obsédé par l’exemple de saint Benoît Labre vivant de mendicité (il mendie sous le porche de la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence, où la légende veut que Cézanne lui fit l'aumône) ou comme musicien et dessinateur ambulant. Il continue à griffonner des poèmes sur des carnets qu'on appellera plus tard « le calepin du mendiant ». Il passe aussi des heures à la bibliothèque Méjanes à compulser des méditations bibliques ou des vies de saints.

Frère, ô doux mendiant qui chante en plein vent
Aime-toi, comme l’air du ciel aime le vent
Mais en Dieu, Frère, sache aimer comme toi-même
Ton frère, et, quel qu’il soit, qu’il soit comme toi-même.
Fraternité

En 1911, à l'âge de soixante ans, il se fixe définitivement à Pourrières, « vieillard d'une infinie misère, sec comme un vieil arabe », selon le témoignage d'un de ses contemporains. Il fait imprimer en 1912 la seule plaquette qu’il ait jamais fait paraître bien qu’en promettant à Marcel Provence et Faubreton d’autres textes.

Je fais mon train
En mendiant mon pain
Chanson de mendiant

Il vit dans une masure, bougon, parlant peu, reçoit de l'hospice sa nourriture, suit les offices et observe, à l’excès, tous les jeûnes de l'Église. On le trouve mort sur un grabat, le 7 avril 1920, même si l’acte de décès fait remonter la mort au dimanche de Pâques.

Découverte par les surréalistes, son œuvre nous parvient aujourd'hui seulement. À l'exception d'une seule plaquette, « Ave maris stella », Nouveau s'opposa le plus souvent à toute publication.
Il fut d'une absolue indifférence à toute ambition littéraire, tout souci de « carrière » étant exclu.
Son attachement à sa sœur, à son pays, à sa culture régionale, à une tradition religieuse, sa difficulté à trouver place dans les mondes qu’il a rencontrés, a façonné une œuvre singulière et originale qui reste à découvrir.

NDLR.
Le COLLECTIF GERMAIN NOUVEAU est la halte de jour pour SDF et personnes en grande difficulté à Aix-en-Provence.
Dans l’enceinte du Pôle humanitaire située 7 rue Joseph Diouloufet à Aix en Provence, où se déroulent les services proposés qui sont du lundi au vendredi de 9 h à 13 h l’accueil par des bénévoles et un éducateur, le petit déjeuner, la domiciliation postale, des sanitaires publics, un vestiaire, une consignes à bagages, un écrivain public et les repas de midi.

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Le Yin et le Yang

par Yvon ROMERO

Je poursuis avec les symboles, série commencée au précédent bulletin (N°38).

Voilà un symbole qui est à mes yeux indispensable à la vie. Depuis le VIème siècle avant J.C., il fait partie de la sagesse chinoise née de l’observation des astres, des éléments, du comportement des hommes et des femmes qui conduit au principe de la complémentarité et non de l’opposition.

Yin : principe féminin qui commande la nuit consacrée au repos (noir), la passivité puisque l’on est censé dormir, la lune, la terre, le froid, chiffres pairs.
Yang : principe masculin qui commande le jour (blanc), le soleil, le travail (l’activité), le chaud, le feu, l’air, chiffres impairs.

Ils sont indispensables et s’alternent, la nuit cède la place au jour et le jour cède la place à la nuit. C’est simple ! Lorsqu’il fait froid on recherche la chaleur et lorsqu’il fait chaud on cherche à se rafraîchir. Rien de plus normal. Cela entraîne une dynamique des contrairesSur le plan de la sexualité c’est encore pareil en faisant appel à une image on pourrait penser au tenon et à la mortaise ! Indissociables.

Vous l’avez compris : Le principe est simple. Partout dans la vie de tous les jours, vous le vivez. Une montagne, une vallée, une bosse, un creux, un positif, un négatif etc…etc…

Mais là où cela se complique, mais pas énormément quand même, c’est quand on ajoute que chacun d'entre nous participe aux deux principes. Autrement dit, chacun d'entre nous participe à la fois au féminin et au masculin. C’est la raison pour laquelle vous trouvez un point noir dans le Yang (blanc) et un point blanc dans le Yin (noir). Chaque élément porte en lui le germe de son contraire. Nul n’est parfait en quelque sorte !

La science chromosomique ne donne pas tout à fait raison à ce principe puisque l’homme possède les chromosomes XY (féminin et masculin) et la femme XX uniquement féminin. Autrement dit l’homme peut être féminin mais la femme ne peut pas être masculine ! Là c’est à voir !!!

Mais bien sur cela ne s’arrête pas là. Ce serait trop simple. En fait Lao Tseu, fondateur du Taoïsme et contemporain de Confucius et Bouddha, ajoute aux principes de base la recherche de l’Equilibre. Le symbole est inscrit dans un cercle dans un partage parfait et surtout harmonieux. Le voilà le mot lâché ! La recherche de l’Harmonie dans cette dynamique des contraires.

Je ne vous parlerai pas du Taoïsme ni du Livre de la Vérité et de la Vertu de 5.000 mots écrit par ce Sage car là nous entrons dans la philosophie du Non-Agir qui ne fait pas partie de mon propos Cependant il faut signaler que cela devient très compliqué lorsque les chinois ajoutent à ces principes la loi des 5 éléments : Feu, bois, terre, eau et métal dans un cycle sans fin annuel régulier. L’Astrologie est là.

Bien évidemment ce principe a longuement été étudié par de nombreux philosophes européens. Il a été appliqué par des politiciens, économistes et chercheurs. Certains mots, dans certaines langues veulent dire une chose et le contraire suivant le sens de la phrase. Sachez, pour l’anecdote que ce symbole se trouve sur le drapeau de la Corée du Sud et qu’il s’est parfois exporté à l’époque romaine pour figurer dans quelques mosaïques.

En philatélie on pourrait dire que le graveur utilise les creux et les reliefs pour donner vie aux timbres.

 

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Elisée Reclus

Philippe Malburet

Élisée Reclus, comme son ami Nadar, fut un intellectuel bien représentatif de cette fin de XIXe siècle annonciatrice de celui qui allait suivre. L’un comme l’autre crurent à leurs idées, toutes d’idéal et d’espoir dans les transformations sociales qui semblaient poindre à l’horizon. De l’un comme de l’autre la mémoire collective ne voulut retenir qu’une facette ; mais l’un comme l’autre furent des hommes complets, liant de manière totalement indissociable leurs goûts pour l’aventure humaine et pour l’objet de leurs spécificités : la photographie pour l’un, la géographie pour l’autre.

Les apprentissages
Élisée Reclus est né le 15 mars 1830 à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). Son père (Jacques Reclus) fut un pasteur protestant calviniste rigoureux qui plaça toute sa vie sous le signe du respect le plus strict de l’idéal biblique. Sa mère (Zéline Trigant), donna naissance à dix-sept enfants (dont trois ne vécurent pas) ; outre le temps consacré à sa nombreuse progéniture, elle était institutrice et ouvrit chez elle une école destinée aux enfants protestants et aux siens propres. Élisée était le 4e enfant et le second fils, venant après son frère Élie avec qui il resta toujours très lié.

Jusqu’à l’âge de 13 ans Élisée vécut chez ses grands-parents maternels, à proximité de Sainte-Foy-la-Grande. Son père le destinant à une charge de pasteur, l’envoie à Neuwied, en Prusse, dans un collège tenu par les Frères Moraves (congrégation protestante affichant une filiation avec Jean Hus) où se trouve déjà Élie. Élisée s’y rend seul à l’âge de 12 ans. Ce collège fut pour lui la première confrontation avec les contraintes qu’il refusera toujours par la suite. Un an plus tard (1844) Élisée décide de quitter Neuwied et, en passant par la Belgique, rentre à Orthez où ses parents résident désormais.

Après l’obtention du baccalauréat, Élisée s’inscrit avec Élie (1848) à la faculté de théologie protestante de Montauban dont ils seront exclus un an plus tard pour avoir fait une fugue vers la mer, symbole de l’espace sans limite.

Cette escapade, en pleine période révolutionnaire, fut pour le jeune Élisée l’occasion de véritables découvertes qui allaient le marquer pour toute sa vie : celle de la liberté, celle de la mer, celle de la beauté des paysages.
Élisée décide d’abandonner définitivement les études de théologie et retourne à Neuwied en tant que maître-répétiteur. Mais l’atmosphère qu’il y retrouve ne lui convient toujours pas : en 1851 il quitte le collège pour se rendre à Berlin afin d’y suivre les cours du géographe allemand Carl Ritter. À la fin de cette même année Élisée rejoint son frère à Strasbourg qui y achevait des études pour devenir pasteur. Sitôt le diplôme obtenu, Élie démissionne de sa charge.
Les deux frères décident alors de regagner Orthez par « un voyage pédestre tracé obliquement à travers la France ». « Se contentant de pain et couchant à la belle étoile ou dans quelque hutte abandonnée » et accompagnés d’un bel épagneul noir, ils firent le trajet en un peu plus de vingt jours.

Découverte de l’esclavage
Le coup d’État du 2 décembre 1851 va modifier considérablement le cours de leurs vies. Après avoir manifesté publiquement leur hostilité à ce qu’ils considéraient comme une « sinistre nouvelle », Élie et Élisée, prévenus subrepticement par le maire d’Orthez des menaces de poursuites à leur encontre, se rendent au Havre afin d’y embarquer pour Londres où ils arrivent le 1er janvier 1852. Après avoir séjourné en Angleterre puis en Irlande, les frères se séparent et Élisée embarque pour les États-Unis dont il atteint les côtes de Louisiane au début de 1853.

Élisée trouve un emploi de précepteur pour les trois enfants d’une famille de planteurs (Fortier) d’origine française. C’est pour lui l’occasion d’être confronté avec une nouvelle réalité : celle de l’esclavage. Ne le supportant pas, il décide de quitter la famille qui le faisait vivre et se rend en Nouvelle Grenade (actuellement la Colombie) pour y mener une expérience d’exploitation agricole à Riohacha. Mais le projet échoue et en juillet 1857 il rentre en France et s’installe chez Élie à Paris.
C’est alors qu’il adhère à la Société de Géographie et qu’il va mettre en œuvre des idées qu’il avait eues en Irlande et qu’il exposa dans la préface à La Terre : « c’est là, dans ce site gracieux, que naquit en moi l’idée de raconter les phénomènes de la Terre ».

Le 14 décembre 1858 il épouse civilement une jeune fille d’origine peuhle, Clarisse Brian. Il fait une incursion dans une loge maçonnique, mais ne supportant pas l’esprit qui y régnait, il la quitte pour n’y plus revenir. En 1863 il s’installe à Vascœuil (Eure), chez le gendre de Michelet qui, veuf, va épouser l’une des sœurs d’Élisée (Louise).

La tentation de se rapprocher des luttes ouvrières incite les deux frères à fonder une banque (Crédit au Travail) dans le but d’aider à la création de sociétés ouvrières. L’expérience tourne rapidement à l’échec et en 1864 ils adhèrent à l’AIT (Association Internationale des Travailleurs), puis à une société secrète fondée par Bakounine (la Fraternité Internationale) avec qui Élisée entretiendra des rapports suivis et amicaux : c’est le début d’une action militante dans le milieu anarchiste qui en fera plus tard l’un de ses théoriciens.

Le communard
L’année suivante, précisément en février 1869, Élisée est frappé par un drame qu’il aura du mal à surmonter : Clarisse décède le 22 février, lui laissant deux filles, Magali et Jeannie. En mai 1870 il s’unit librement à Fanny Lherminez. La guerre franco-prussienne qui va être à l’origine de nombreux drames, débute le 19 juillet : la France déclare la guerre à la Prusse. Le 2 septembre, à l’issue de la bataille de Sedan, Napoléon III capitule, mais l’opposition ouvrière refuse cette défaite. À l’instar de Victor Hugo, Gambetta et d’autres, Élisée Reclus décide de s’engager dans l’action. Il rejoint la Garde nationale comme volontaire, puis le bataillon des aérostiers où il fait la connaissance de Nadar qui deviendra un ami fidèle.

C’est le début d’un engagement politique fervent qui fut lourd de conséquences.
Élisée prend une part active à l’action politique et se présente aux élections législatives de février 1871. Puis, après l’avènement de la Commune de Paris il participe comme garde national à une sortie à Châtillon le 4 avril : il est arrêté par les versaillais et jeté en prison, au Fort de Quélern en Bretagne.

Après avoir été transféré à Trébéron, puis au fort de Saint-Germain-en-Laye, il est condamné à la déportation simple (transportation) en Nouvelle Calédonie. Une pétition internationale (Darwin figurait vraisemblablement parmi les signataires) obtient que sa peine soit commuée en bannissement pour dix ans. C’est dans ces circonstances qu’il commença à rédiger certains de ses textes célèbres : Histoire d’une Montagne, la Nouvelle Géographie Universelle (dont la publication se poursuivit très régulièrement jusqu’en 1894).

Les années de bannissement
Élisée et sa famille se rendent en Suisse, à Lugano, puis à Vevey sur les bords du Léman. Puis il revient en France, à Sèvres. En 1892 le militant anarchiste Ravachol est condamné à mort pour avoir posé une bombe rue de Clichy, qui détruit un immeuble et blesse sept personnes. Le climat devenant de plus en plus lourd, Élisée Reclus accepte une proposition de l’Université Libre de Bruxelles de devenir professeur de géographie avec le titre d’agrégé. Son cours est cependant annulé en 1894, malgré les protestations. La conséquence fut la création de l’Université Nouvelle où Élisée enseigna la géographie, bientôt suivi par Élie qui y donna des cours de mythologie. En Belgique il aura l’occasion de faire la connaissance d’une jeune fille appelée à devenir célèbre et avec qui il entretiendra des relations épistolaires : Alexandra David-Néel.
Élisée Reclus meurt le 4 juillet 1905 à Torhout, près de Bruges, heureux d’avoir appris la révolte des marins du cuirassé Potemkine.

A Nadar,
De la part de ton très aimant Élisée,21 mars 1905
[…]
Par ces présentes, je te recommande intimement et affectueusement mon ami et camarade dévoué, Tcherkesof, qui est en sa personne le résumé vivant et actif de la Transcaucasie, Géorgiens, Arméniens, Caucasiens et Tartares. Personne n’a travaillé autant que lui pour la cause de la liberté et de l’égalité dans ce monde lointain. Aide-le, mon ami, et que ton vieux sang révolutionnaire bouillonne de nouveau !
Voici ce que je te demande : tu l’inviteras un soir où il te sera facile de le présenter à Mme Ménard Dorian, qui est si vraiment noble, si puissante par le rayonnement de son intelligence et de son vouloir, aussi bien je le crois que par la puissance de son action, et ce soir-là, mon ami Tchekesof vous racontera l’histoire récente de sa patrie.
De toute affection et de tout haut vouloir.
Ton Élisée

 

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Novembre 2010

200ème anniversaire de la Bibliothèque Méjanes

 

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Petites Annonces de l'A.P.P.A.


L'A.P.P.A. recherche: souvenirs philatéliques des bureaux temporaires de La Poste suivants : 2 juillet 1994 Inauguration de la Maison Maréchal Juin, ainsi que les souvenirs fédéraux de la Journée du Timbre avec oblitération d’Aix des années : 1961 uniquement l'enveloppe.

Vend collection de timbres en lots indivisibles, neufs et oblitérés.
Gérard Escolano 70 Chemin de David 13270 Fos sur Mer.
Courriel : gerard.escolano1@numericable.com - tél: 06 14 65 02 81

Catherine ROLLY recherche souvenirs et Cartes d’Aix-en-Provence :
Fête du Timbre 1947, 1958, 1960, 1962, 1963, 1973, 1974
Fête du Timbre 1975, carte d’Aix + fédérale
Fête du Timbre 1977, 1978, 1979, 1983, 1984, 1985, 1986
Hommage à Paul Cézanne du 13 décembre 1997
Inauguration maison Maréchal Juin en juillet 1994
10e anniversaire de la poste du Jas de Bouffan octobre 1994


Notre Agenda

Du 11 au 20 juin 2010

Salon du timbre et del'écrit - Paris

S

3 juillet 2010

1er salon Théoules s/mer

S

11 septembre 2010

Forum des Associations - Aix-en-Provence

S

18 septembre 2010

Journée du Patrimoine (LISA) – Aix-en-Provence

S

25 septembre 2010

Challenge provençal - Marignane

S

16 octobre 2010

Congrès régional PACA - Roquevaire

S

30 octobre 2010

Nationale jeunesse – Villeneuve s/Lot

VS

12-13 novembre 2010

200ème anniversaire création Bibliothèque Méjanes – Aix-en-Provence
S

25 février 2011

Fête du Timbre
D
28 mars 2010
7ème salon toutes collections - Luynes

D

28 avril 2010
Bourse toutes collections - Istres
 
Du 8 au 12 mai 2010
Festival of Stamps – London - BT
 
Du 11 au 20 juin 2010
Exposition et Congrès National FFAP – Paris - BT
SD
18-19 septembre 2010
Journée du Patrimoine (LISA) – Aix-en-Provence
SD
16-17 octobre 2010
Congrès Régional PACAC – Roquevaire - BT

VS

12-13 novembre 2010

200ème anniversaire création Bibliothèque Méjanes – Aix-en-Provence

Les citations de PhilAix : René Char (1907-1988)
Le poète meurt de l'inspiration comme le vieillard de la vieillesse. La mort
est au poète ce que le point final est au manuscrit.
Il faut souffler sur quelques lueurs pour faire de la bonne lumière.
Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules
les traces font rêver.

Dernière heure
Jacques Probst est élu au bureau de la FFAP

Le nouveau bureau de la FFAP:
Président : Robert Cloix
1er Vice-président : Claude Désarménien
Vice-président: Georges Guigues
Vice-présidente: Martine Divay
Vice-président: Gérard Geydet
Secrétaire Général : Jean-Claude Roussel
Secrétaire Général adjoint : Jacques Probst
Trésorier : Daniel Dubar
Trésorière adjointe : Anne-Marie Schneider

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PhilAix Contact N° 39 - ASSOCIATION PHILATÉLIQUE DU PAYS D'AIX

250 exemplaires – JUIN 2010

***
Permanence de l' A.P.P.A. : le dimanche de 10 h à 12 h
Maison des Associations Emile-Tavan - 13100 AIX-EN-PROVENCE

***
Permanence de la Section de Luynes : le samedi de 15 h à 17 h
Maison des Associations - Place Albertin - 13080 LUYNES

***
A.P.P.A. : Association fondée en 1943
(fédérée en 1944 sous le N° 192)

***
Adresse postale : B.P. 266 – 13608 AIX-EN-PROVENCE Cedex 1
e-mail : appa.aix@free.fr - Site INTERNET : http://appa.aix.free.fr

 

 

Le cercle de nos célébrités disparues