Paul Cézanne naît le 19 janvier 1839, à Aix-en-Provence (Bouches du Rhône - 13), au 28 rue de l’Opéra.
Son père n'est pas encore banquier, mais les affaires de la chapellerie Cézanne marchent bien. Avec sa soeur Marie, née en 1841, il fréquente l'école primaire de la rue des Epinaux. A 10 ans, il entre au pensionnat Saint Joseph.
Trois ans plus tard en 1852, le jeune écolier suit en qualité d'externe les cours du Collège Bourbon (actuel Collège Mignet).

Il y rencontre Emile Zola et Baptistin Baille. Pendant les vacances, ces inséparables courent la campagne aixoise. Emile Zola

Tous trois se nourrissent de poésie, de sensations intenses au contact de la nature.

Paul Cézanne C’est en 1857 qu’il s’inscrit à l’école municipale gratuite de dessin d’Aix, actuel Musée Granet.
En 1858, le départ de Zola pour Paris bouleverse Cézanne. Une longue correspondance commence.

Il s’inscrit à la faculté de droit d’Aix en 1859, contraint pas son père, sans abandonner son rêve de devenir peintre.
En 1861, il abandonne ses études de droit, puis entre à la banque paternelle, qu’il quitte en 1862, tout en continuant d’étudier à l’école municipale de dessin d’Aix.

Durant sa première période, dite romantique, le jeune Cézanne peint des toiles sombres, violentes et volontiers provocatrices. Insérer une ou deux toiles en exemple.

Il effectue son premier séjour à Paris en 1861 où il échoue à l'examen d'entrée de l'Ecole des Beaux Arts, il y retrouve Zola (ayant quitté Aix pour Paris en 1858, mais qui reviendra y passer ses vacances d’été) et rencontre Pissarro, peintre impressionniste, à l’Académie Suisse, qui restera son maître toute sa vie.

Pissaro, auto portrait D'abord opposé au désir de son fils de devenir peintre, son père finira par se résoudre à cette vocation, et lui versera une rente.

Dans les années qui suivent, Cézanne va partager son temps entre Paris et Aix, entrecoupé de séjours à l'Estaque. Il travaille à l'Académie Suisse où il se lie avec Pissaro, Monet, Renoir.

De 1863 à 1880, ses toiles sont systématiquement refusées par le jury du Salon. Il finira par renoncer à les soumettre à l'opinion des "maîtres" de l'art officiel.

C’est lors de l’automne en 1866, de retour à Aix, que Cézanne exécute au couteau toute une série de peintures (natures mortes et portraits). Il rencontre celle qui deviendra sa compagne Hortense Fiquet en 1869 à Paris et c'est en 1872 que naîtra leur fils Paul.

Grâce à l'influence de Pissaro, il participe à la première et troisième exposition des impressionnistes (1874 et 77), avant de s’éloigner d’eux pour poursuivre ses propres recherches.

Fort des découvertes des impressionnistes (Renoir, Monet, rencontrés en 1883 dans le Midi) sur la couleur et la lumière, Cézanne va alors donner naissance à une appréhension de la peinture radicalement nouvelle, restituant la réalité - personnages, natures mortes, paysages - de façon quasi abstraite.

Révolutionnaire, Cézanne abandonne la convention du point de vue unique et présente la réalité sous des angles différents, une découverte d’où naîtra le cubisme.
Le 28 avril 1886, Cézanne épouse Hortense Fiquet après 17 ans de vie commune, en présence de ses parents. En octobre, son père meurt. Cézanne réside désormais en Provence et sa renommée croît peu à peu.
Rochers près des grottes au-dessus de Château-Noir Il explore et peint systématiquement la campagne aixoise. il loue un cabanon à Bibémus en 1895 et tente d'acheter en vain le Château Noir.

Le dessin et la couleur deviennent indissociables, cette dernière exprimant désormais les volumes.
A la suite de la publication de L’Oeuvre de Zola en 1886, Cézanne rompt avec son ancien camarade du collège Bourbon. En effet, ce roman décrit l’histoire d’un peintre raté, incapable de se réaliser (que l’on peut lire aujourd’hui comme l’histoire d’un incompris, mais qui fâcha alors définitivement les deux hommes).

Durant les dernières années de sa vie, Cézanne en pleine maturité retrouve une palette plus colorée, qui gravit autour des verts, des bleus et des ocres. Il tente de préciser la finalité de son art, réduisant dès qu’il le peut les formes à leur termes essentiels.
Le marchand Vollard organise dans sa galerie la première exposition individuelle consacrée à Cézanne.
A la mort de sa mère et après la vente du Jas de Bouffan en 1899, il s'installe rue Boulegon et achète un terrain sur le Chemin des Lauves pour y installer son Atelier en 1901.
A partir de 1902, il travaille dans son atelier du chemin des Lauves. les jeunes artistes viennent à lui, comme Emile Bernard. il continue à travailler d'arrache-pied. Cézanne en 1905

L'été de 1906, le dernier été du peintre, est exceptionnellement chaud. Cette canicule étouffante qui s'abat sur Aix lui fait presque perdre la raison. Il fait porter sa palette sur les bords de l'Arc, où il trouve un peu de fraîcheur, et peint des aquarelles près d'un petit pont.
L'automne apporte enfin pluie et fraîcheur. Le 15 octobre 1906, un orage éclate. Cézanne reste plusieurs heures à peindre sous la pluie. Une syncope le foudroie. On l’a ramené, rue Boulegon, sur une charrette de blanchisseur et deux hommes ont du le monter dans son lit.
Le lendemain matin, il se rend encore une fois dans son jardin pour continuer le Portrait du jardinier Vallier et le surlendemain, il écrit une lettre furieuse à son marchand de couleurs car il n'a toujours pas de reçu une commande de tubes.
Cézanne voulait mourir en peignant. Il s’éteint une semaine plus tard, dans la nuit du 22 au 23 octobre 1906, des suites d’une pneunomie, dans son appartement au 23 Rue Boulegon, sans que sa femme et son fils n'aient eu le temps de le revoir. Il avait 67 ans.

Auteur de plus de 900 tableaux et 400 aquarelles, Cézanne restera dans l’histoire de l’art comme une figure solitaire et originale, dont l’oeuvre marque le point de départ de l’aventure de la peinture de XXe siècle.
Le Salon d’Automne consacra en 1907 à Cézanne une rétrospective posthume où sont présentées 56 oeuvres de l’artiste.
On garde en tête l'une de ses célèbres pensées : "Quand j'étais à Aix, il me semblait que je serais mieux autre part, maintenant que je suis ici, je regrette Aix...Quand on est né là-bas, c'est foutu, rien ne vous dit plus" (Lettre à Philippe Solari, Talloires, 23 juillet 1896).